Souvent débattu dans la presse halieutique, les pêches d’hiver se devaient de mériter au moins un article sur achigan.net !
Considérons que l’hiver est déjà bien installé, le temps des explosions sur les leurres de surface est hélas révolu. Place à des pêches plus ingrates, ou en tout cas plus lentes et plus proches du fond. La connaissance des spots revêt ici une réelle importance… La strike zone (zone où le poisson est positionné) a changé, et celui qui n’évoluera pas est condamné à la douille !
Passons en revue les différentes approches qui nous permettront de tirer notre poisson de l’eau glacée…
Lipless et Crankbaits
Pêches de fond, en voici en voilà. L’utilisation de ces leurres de prospection reste d’actualité, à condition toutefois de ralentir légèrement votre prospection. Pensez également à tester des modèles sans
rattles (billes sonores), parfois plus prenant que leurs bruyants cousins sur des prédateurs délicats.
Concernant l’utilisation des
crankbaits, les
bottom tapping ou
tracing restent des valeurs sûres, à condition d’en ralentir la pratique encore une fois en comparaison à la pêche en eau plus chaude! Pensez aux structures immergées (valable en toutes saisons…), le poisson est caché, à nous de trouver où !
Au Japon et aux US, la pêche au deep cranking est par exemple une pêche largement utilisée pour le bass.
Les
lipless (crankbaits sans bavette) sont encore d’une grande utilité, avec la même réserve concernant la vitesse de prospection. Ils peuvent également être dandinés ponctuellement, permettant d’insister lourdement sur un hot spot.
liste des crankbaits référencés sur le site (privilégiez les grands plongeurs à 4m et plus)
liste des lipless crankbaits référencés sur le site
Jigs
L’emploi des jigs peut également se réveiller payant, et surprendre nombres de black-bass et de brochets notamment. Leurs facultés anti accroches, qui ne sont plus à démontrer, vous permettront d’insister longuement au cœur des tanières des poissons carnassiers.
liste des jigs référencés sur le site
Soft baits (leurres souples)
Tous les
types de leurres souples peuvent être employés, le but étant de séduire notre adversaire. Les formes naturelles sont les bienvenues, comme les formes de vers ou de poissonnets. Les
écrevisses étant camouflées à cette époque, l’utilisation de leurs imitations peut se révéler payante, ou pas…
L’emploi de leurres imprégnés est quasi indispensable : les substances attractives (sel, acides aminés, etc.) qu’ils contiennent décideront les carnassiers dérangés par votre manège. L’emploi d’un attractif peut également constituer un plus non négligeable.
La
façon de monter ces leurres souples à présent :
Les
têtes plombées restent la présentation la plus classique et avant tout la plus utilisée. L’encombrement du poste prospecté décidera de l’utilisation ou non d’un montage anti herbe, un
montage texan permettant même de prospecter les structures à la manière d’un jig.
Le
carolina léger, ou le slip shot, suivant les prises recherchées, permettent de prospecter tout de même du terrain, tout en ralentissant (jusqu’à l’arrêt si besoin est) pour décider un poisson actif mais tatillon.
Le
drop shot permet quant à lui d’insister sur un emplacement marqué. Tout obstacle pouvant abriter un poisson mérite d’être peigné.
La
pêche à la verticale quant à elle permet une présentation minimaliste au raz du fond souvent ravageuse sur les percidés ou même parfois sur les brochets à cette période...
liste des leurres souples référencés sur le site
Longbill Minnows
(
jerkbaits à longue bavette)
Dans la catégorie de
longbill minnows nous trouverons de nombreuses références. Le but de ce papier n’est pas de faire une revue des modèles disponibles dans le commerce. Toutes les marques en proposent, la diversité est grande et le leurre miracle se trouve probablement parmi eux ! Il reste juste à y croire !!!
Bruiteur, non bruiteur, couleur… Tout est affaire de conditions. A vous d’essayer et de voir comment réagit le poisson. Même chose pour une animation type, bien malin est celui qui peut prévoir ce qui fera craquer nos amis à nageoires. Même si le tout n’importe quoi peut rapporter des poissons (certains nous en font régulièrement de brillantes démonstrations…), il ne faut en aucun cas hésiter à pêcher lentement, très lentement, en marquant des pauses assez longues. Les modèles suspending trouvent ici un domaine d’application optimum. Tentez de pêcher le plus profond possible également, même s’il faut pour cela pêcher accroupis ou le scion dans l’eau afin de gagner les précieux centimètres.
liste des longbill minnows référencés sur le site
Conclusion
En introduction nous parlions de connaissance des postes. Celui qui connaît parfaitement son secteur est en effet avantagé, ne cherchant pas dans le vide le meilleur endroit où poser ou faire passer son leurre. Une cassure, un changement dans la nature du fond (passage d’un fond de sable à une zone rocailleuse par exemple), un arbre ou un obstacle noyé, tous peuvent abriter nos carnassiers. Une réserve cependant sur les zones d’herbiers décimés par les températures. Suivant le moment où vous les attaquez, ils peuvent se révéler être des zones désertiques, les plantes en décomposition consommant l’oxygène dissous, et poussant les poissons vers d’autres zones plus accueillantes.
La connaissance du terrain donc, et/ou alors la
bonne maîtrise de l’échosondeur, sont des armes indispensables à ces pêches hivernales.
Dans tous les cas (sauf périodes de crue), pensez que les eaux sont claires, et sachez en tirer avantage ! Equipé de bonnes
polarisantes, la détection d’un poisson suiveur sera grandement simplifiée. A condition qu’il ne vous voit pas en premier… Evitez les couleurs de vêtements trop criardes, tout en tentant de ne pas mettre en évidence votre silhouette par rapport à un ciel lumineux si la discrétion est de mise. En faisant bien attention, vous prendrez de nombreux poissons ainsi, dans vos bottes (ou à vos pieds). Des prises gratifiantes, preuves en direct que votre approche et votre animation étaient les bonnes. Dans les yeux d’une
perche…
L’ultime recours lorsque rien ne marche ?
Le downsizing peut être. Comme cet
anglicisme l'indique, il s'agit simplement de proposer des bouchées plus petites aux carnassiers, donc de descendre en taille de leurres. L'utilisation d'un ensemble spinning (cf
cannes spinning +
moulins spinning) est dans la plupart des cas recommandé pour lancer des leurres souvent légers...
La difficulté est souvent alors de présenter un leurre de taille modeste en profondeur (là où se trouve le poisson, à priori)…
Dernier conseil, probablement le plus judicieux… Lorsqu’il est difficile de prendre un petit poisson, qui vous dit qu’il en sera de même pour une belle pièce ? Les beaux poissons sont en effet plus rusés et peut être moins sensibles aux basses températures. Ils sauront profiter du moindre redoux pour se remettre en activité, même pour une ou deux heures. Recherchant de quoi se caler un moment (leur métabolisme étant ralenti du fait des températures basses, il leur faut un bon moment pour digérer une proie…), l’emploi de bouchées consistantes peut alors représenter une excellente alternative… On pourrait appeler ça du upsizing en fait !
Des poissons comme les brochets pourront alors être traqués avec de gros jerkbaits déplaçant beaucoup d'eau.
liste des jerkbaits de plus de 15cm référencés sur le site