hugues a écrit:
Citation :
Mais peut on parler de cruauté envers des espèces a peine conscientes, a peine senssibles, et sans mémoire?
Justement, je me posait la question en relachant un petit broc avant hier, au niveau de la conscience et de la sensibilité du poisson surtout, y-a t'il des recherches sérieuses sur la question??
Oui, il y a des recherches sérieuses sur la question.
Pour être un peu technique, les poissons ont ce qui s'appelle une nociception, qui est un ensemble de mécanismes de perception de la douleur et qui est commun à tous les vertébrés terrestres (et maintenant, aquatiques, quoique l'on ne l'ai pas encore bien caractérisé chez les poissons cartilagineux et les agnathes).
Leur système est un peu différent du notre, mais il fonctionne !
Et oui aussi, les poissons font un traitement cognitif complexe de cette perception de la douleur, même si pour l'instant il est mal compris parce que leur cerveau n'est pas tout à fait fichu comme le notre et qu'ils pourraient utiliser à cette fin d'autres aires cérébrales que celles que les mammifères utilisent. Ils évitent les stimuli associés à la douleur pendant des jours et sont sensibles aux anesthésiants.
Bref, ils sont capables de souffrir et de s'en souvenir.
Mais ce n'est pas parce que les poissons souffrent qu'il faut arrêter de pêcher !
Sinon il faudrait aussi arrêter de manger et de toucher à quoi que ce soit, voire même de cueillir des fleurs...
Notre plaisir ne vient pas de la souffrance qu'endurent ces poissons. D'ailleurs nous cherchons à l'éviter autant que possible, dans la limite de la préservation du plaisir que nous trouvons à la pêche. Employer le mot cruauté dans ce cas me paraît très exagéré. Pas parce que les poissons ne sont pas sensibles, mais parce que ce concept fait référence à notre empathie et que celle ci peut être construite, ou détruite. Bref, influencée.
Si quelqu'un vous convainc que les bactéries souffrent quand vous vous lavez les mains ou que vous mangez un yaourt, allez vous arrêter pour autant ?
Pourtant je pense que je peux longuement argumenter sur le fait qu'elles souffrent ! Pas comme nous certes, mais qui sommes nous pour dire quelle est la bonne façon de souffrir qui ouvre droit à notre compassion ?
C'était le sens de ma remarque sur les ver de terre et les sauterelles.
Dernière modification par colipunke: 13 mai 2013 - 19:41_________________