Bonjour à toutes et tous,
Après 2 ans sans voyages de pêche, le besoin de retourner en Suède était grand… Mon ami Lucas avait envie de partir également, nous n’avons pas hésité longtemps sur la destination. Cette année, on va viser la Laponie, en float tube. Je laisse tomber la pêche des gros au Vanern, que nous avons pratiqué en 2021 et 2022 avec Jessy, pour revivre des pêches en surface et des journées avec des dizaines de fishs.
Niveau organisation, on part sur 2 semaines, en voiture + tente de toit. Un ami me prête un float tube à moteur ce qui nous permettra de pêcher plus efficacement en parcours plus de terrain qu’à la palme!
Etant maintenant dans la Team Fox Rage, je vais principalement parler de matériel du groupe car c'est celui que j'utilise en grande majorité, ne soyez donc pas surpris! Mais je vais vous donner les leurres qui ont fonctionné fort, peu importe la marque
Jour 1:
Après plus de 2000km, on fait un premier stop en fin de journée au bord d’une rivière, conseillée par notre pote Quentin (Kant156). La météo est pluvieuse, il caille mais on est pressé d’en découdre!
Bien nous en a pris car on réalise une superbe pêche de perches, la majorité au leurre souple et au
jerkbait minnow dans les forts courants.
Les poissons ne sont pas partout, mais une fois localisés on enchaine bien les touches! J’ai eu de bons résultats avec 2 petits
shad de Fox, le Tiddler Fast et une grosse nouveauté qui va sortir prochainement, le Scent
Shad. Les touches sont bien franches et on prend plusieurs poissons de 40+, le voyage se lance de la meilleure des manières
Scent Shad coffré par une 40+
Côté
jerk minnow, le Slick
stick était vraiment top pour faire sortir les perches des courants.
Au milieu d’elles, on a pris quelques petits brochets, et un est d’ailleurs venu chopper 3 fois dans mes pieds une perche que je ramenais… c’est la Suède qu’on aime.
Le soir, premier repas dans une cabane typique du pays, à disposition de tous, le paradis commence ici.
Jour 2:
Après un petit tour rapide aux perches, encore fructueux, nous continuons de monter, et on se prévoit un stop sur la route. Maxime m’a donné une baie à tenter, il n’y a pas une énorme densité de poissons, mais il traîne quelques jolis a priori.
La météo est vraiment compliquée: à peine 10 degrés, du vent et de la grosse pluie mais nous sommes super excités à l’idée de pêcher la Baltique pour la première fois du voyage!
Rapidement, on prend des touches au milieu de la baie, mais les poissons sont timides et on peine à concrétiser les attaques. Sur un super coup d’activité, je prends 4 poissons en 5 lancers, en plein milieu d’herbiers sur un leurre dur très shallow (I-Jack Aliexpress). Là, les poissons sont en feu et viennent dégommer le leurre à quelques mètres de moi, les attaques à vue sont terribles. 2 suédois sont en bateau juste à côté, ils hallucinent
Transis de froid, nous stoppons assez tôt, après quelques heures de pêche et une dizaine de poissons. La moyenne est belle, 80/85cm et avec un joli 94 qui vient nous récompenser! Une douche chaude dans le port nous revigore, ainsi que notre premier Max dans la foulée !
Jour 3:
Nous sommes enfin arrivés sur notre zone lapone où nous allons pêcher principalement la baltique, une rivière et un lac. Pour y être allé 4 fois depuis 2016, c’est une région que je connais très bien, surtout la baltique. Pour le lac et la rivière, c’est encore Maxime qui nous a filé le tuyau.
Nous démarrons par un spot assez profond, entre 2 et 5m, qui est une grande pointe rempli d’herbiers. Sur cette journée, nous prenons plus d’une cinquantaine de touches et suivis! Les fishs sont là, mais le froid + la “pression” de pêche qui s’opère sur ce coin, font que nous prenons très peu de touches de qualités. C’est très frustrant, on tourne les leurres mais rien ne sort du lot.
Sur la pause de midi, Lucas balance son
swimbait dans 50cm d’eau et prend une touche du seigneur! Il tient un super fish, la mesure indique 95cm, nouveau record!
On termine avec une petite vingtaine de poissons sortis et le sentiment qu’on n’était pas loin de faire une pêche vraiment terrible, il faudra revenir…
Le soir, on fait un spot du bord qui est normalement excellent en surface, on prend 3 suivis et c’est tout. Le froid n’aide clairement pas à l’activité.
Jour 4:
Dès le réveil nous avons hâte de découvrir le lac du jour… environ 40 hectares, sans mise à l’eau ni pêche du bord possible, et dans lequel Maxime et ses amis ont fait des journées grandioses en termes de nombre…
Après plusieurs kilomètres de chemin, on arrive devant une petite merveille: des bordures de roseaux, de joncs parsèment le lac. Quelques cailloux affleurent à la surface, la profondeur est faible, ça sent bon… Nos tout premiers lancers confirment ces impressions et très rapidement nous prenons des brochets en surface ou sub-surface. Les brochets sont agressifs et reviennent mettre une deuxième ou troisième attaque quand on rate, signe de poissons très peu pêchés.
On choisit de pêcher majoritairement en surface, au
stickbait ou à la frog pour aller au coeur des joncs. Il n’est pas rare d’enchainer les touches sur 2, 3 voir 4 lancers de suite!
Juste avant de manger, nous arrivons dans un fond de baie, et là, en quelques minutes, c’est une explosion d’attaque à la frog autour de nous! Lucas casse sa tresse sur un fish, il refait un montage, un lancer, le fish reprend et il avait encore sa frog dans la gueule :p Une des anecdotes qui donne une idée du niveau d’activités des poissons…
J’utilise aussi le Rattlin Slider 8cm de Salmo, en coloris flashy. Ce leurre est très adapté à ce lac shallow et j’ai une bon ratio touches/poissons pris du fait de sa petite taille. Il fait même bouger un gros poissons en plein milieu d’herbiers! La touche est violente, le combat également. La tresse fend les herbes et je tire très fort sur ma Fox TR 20/90g pour que le fish ne me casse pas dans les joncs! Après une extraction en force, il finit à l’épuisette et c’est le premier métré du séjour
C’est la cerise sur le gâteau d’une journée exceptionnelle!! Mon compteur chauffe et je me dis qu’atteindre le score de Jessy (il a pris 61 fishs sur une journée en Mai) est possible. A force d’insister, je parviens à rentrer mes 60 et 61èmes brochets d’une journée désormais légendaire. J’arrête là, avec le même record que Jessy avec qui nous avons tant partagé de bon moments.
Je rejoins Lucas qui prend son 30ème brochet sur le retour, on finit donc à 91 brochets, juste gigantesque !
Les lumières de fin de journée sont splendides mais on range les floats au milieu d’une armée de moustiques, c’est le soucis en Laponie
La bière du soir a une saveur particulière, on se rend compte que nous avons vécu une journée à part… Lucas commence à prendre la mesure de ce pays qui est définitivement hors norme.
Jour 5:
Retour sur le spot que nous avons le plus pêché en Suède avec Jessy. Une grande baie de baltique, avec des joncs et nénuphars de partout. Ce spot était incroyable en 2016 , l’équipe Vision l’a même pêché sur l’édition de Fly Vs
Jerk la même année. En 2018 la qualité de pêche avait baissé, et idem en 2019 et 2020. On a donc hâte de voir ce que cette zone va nous réserver, mais on ne s’attend pas à un carton.
Nos appréhensions se confirment, il y a du poisson à faire, mais là encore on prend des touches courtes et je pense que la pression de pêche en est la cause principale (en plus du froid). Nous voyons 2 bateaux sur le spot, plus 2 pêcheurs du bord. Il y a maximum 1 mètre d’eau donc les poissons sont forcément sollicités. C’est en pêchant au coeur des joncs que nous arrivons à faire la différence, notamment un joli fish de 92 qui prend mon Slick
shad 13cm. J’ai beaucoup utilisé ce leurre en
texan pendant le voyage, et il est très efficace et permet un taux de réussite intéressant du fait de ses 2 fentes (dorsale + ventrale), qui dégagent bien le
texan.
Là encore, les touches ratées nous frustrent car on sent qu’il y a pas mal de fishs mais nous avons du mal à conclure les tapes!
Le soir, retour au camp de base, une cabane en bord de baltique, spot parfait pour débriefer la journée et prévoir le plan du lendemain qui sera…
Jour 6:
…une pêche de rivière! Là encore, nous suivons les conseils de Maxime et nous tentons une descente float tube de plusieurs kilomètres sur une rivière qui se jette en baltique. Ils ont déjà fait plusieurs gros brochets dessus. La météo tourne et il commence à faire plus chaud depuis 2 jours, on pense que ca va être positif.
On pose la voiture dans le jardin de Suédois qui nous le permettent très gentiment après avoir discuté avec eux et on met les floats dans l’eau. Pendant que Lucas enfile ses palmes, je remonte rapidement le courant au moteur pour me laisser dériver jusqu’à lui en pêchant. Au bout du deuxième lancer, je prends un gros stop sur ma mini Mouse, le poisson se bagarre fort, il est très épais et c’est un superbe fish de 106cm qui vient récompenser notre choix

Ça démarre vraiment fort!
La rivière fait 15/20m de large, avec une profondeur d'environ. On se partage une berge chacun pendant la descente. La densité de poissons est assez faible et on prend très peu de touches. Après plusieurs centaines de mètres, on touche 2 ou 3 petits mais rien de mieux…
Dans un courant marqué, je repère un petit amorti “ici ça pue le fish”, un lancer plus tard et je me fais arrêter net au
jerkbait! Là encore, c’est un superbe brochet! Il a tellement coffré le leurre que je le remets immédiatement à l’eau, sans mesure ni photo, mais on doit être proche du mètre… Décidément, peu d’attaques mais de la qualité.
Après environ 4km de descente, nous arrivons sur le delta de la rivière, qui forme un lac attenant à la baltique. On décide de pêcher une baie, chacun d’un côté et on pêche pour se rejoindre au milieu. Là encore, ce n’est pas la folie et je tente de pêcher au milieu de la baie pour prendre un gros, sans résultat. Quand j’arrive au niveau de Lucas il me dit “essaye de faire un lancer, ça a bougé dans les joncs mais ma frog s’est accroché”. Debout sur mon float, je tente alors un lancer dans le coin, mon I-Jack se pose à 3cm des herbes, on voit un fish remuer, je commence à ramener et me fais arrêter net. Le fish sort la gueule de l’eau et on voit rapidement que c’est un très beau! Le combat est rapide, Lucas pense que c’est mon nouveau record mais je n’y crois pas… Finalement, il avait raison! Poisson de 116cm, pris dans 80cm d’eau, sur une action incroyable partagée à 2 !!
Cela devient donc mon nouveau record en pêche hors livescope (121 et 124 au live)! Je ne m’attendais vraiment pas à faire un si gros poisson ici, c’est inattendu et magique…
On termine cette journée par une pêche à la frog entre les pontons de superbes maisons qui ont leurs jardins sur le lac. Les Suédois sortent de chez eux pour venir discuter avec nous, ils n’ont jamais vu de float et sont fans de notre manière de voyager.
Il est 21h30 et je pars récupérer la voiture, il y a 6km pour y aller donc j’espère avoir de la chance en stop… et ce fût le cas. La première voiture s’arrête, une femme vraiment sympa qui me dépose jusqu’à la voiture.
Le soir, on prend la route direction une petite ville proche de Lulea pour rejoindre Arthur, un pote que j’ai rencontré au Costa-Rica et on ne s’est pas revus depuis. Il fait
guide sur un camp de pêche que montent 2 jeunes français, Théo et Matthieu, "Arctic Pike Heaven" C’est la première saison de leur camp et ils nous y invitent pour quelques jours.
Jour 7:
Encore une pêche de rivière, du bord cette fois. Arthur nous amène dans un paradis sauvage. Il n’y a personne à des kilomètres à la ronde, les eaux sont complètement préservées et les paysages à couper le souffle!
La pêche est relativement compliquée, on prend surtout les poissons dans les zones de courants, en dehors, quasiment rien à part quelques perches. Le soleil tape fort, il n’y a pas de vent et l’eau est très claire, pas forcément le combo idéal. Nous prenons quand même quelques jolis poissons sur le premier gros courant dont un joli au
stickbait ou cette splendide perche de 43, au KDV
jerkbait en plein courant !
C’est Arthur qui prend le roi du spot... Un très gros brochet arrive derrière mon
swimbait, il suit jusqu’à la bordure mais n’a pas le temps d’attaquer. Il cherche le leurre, et Arthur, dans un acte peu recommandable, jette son leurre dessus pour me “piquer” le fish

Il fait nager son swim juste devant, le broc ouvre son énorme gueule, il se pique, mais décro. Arthur rejette, le fish revient, affamé, et cette fois prend mieux. Le combat est court, le poisson est vieux et se laisse emmener facilement au bord.
Verdict de la mesure et… 111cm, nouveau record pour Arthur! Il a bien fait de me piquer le poisson, on a un nouveau record à fêter
Les records en appellent d’autres et c’est Lucas qui améliore également d’un centimètre, en prenant un super fish de 96, dans une eau cristalline, le régal.
La beauté des paysages et le silence absolu nous plongent dans un état indicible….
On croise un Tétra lyre et ses petits sur le chemin du retour, puis un élan.
Coup du soir au milieu des moustiques avec une lumière de dingue. Je prends ce joli brochet que nous avons vu bouger à 10 mètres, dès l’impact du leurre il a foncé dessus au milieu des herbes!
On conclut cette journée par une anecdote croustillante: Arthur reprend le même brochet 2 fois en quelques lancers! Complètement fou que le poisson revienne 5 minutes après avoir été relâché
Jour 8:
Cette fois, grand lac au menu et en bateau! En bordure, on enchaîne les touches en
texan ou à la frog avec une petite taille moyenne sur le début de journée, puis l’activité ralentit vraiment fort vers midi. On en profite pour se faire une baignade pendant la pause repas.
La pêche est compliquée, donc on décide d’allumer le live pour essayer de trouver des fishs en pleine eau, décalés des bordures. Après pas mal de prospection, on repère une grosse boule d’ablettes et quelques perches autour, en 10 minutes, on enchaine de très beaux poissons, jusqu’à 44! Malheureusement, le banc était tout petit et on les a quasiment toutes prises, donc ca ne dure pas longtemps. Mais cet épisode nous a bien relancé!
Le vent commence à se lever et la pêche de bordure redevient productive. On commence même à voir quelques jolis et Arthur prend un fish de 90+ en plein milieu des herbiers!
Les touches sont régulières, la lumière baisse et on sent que le coup du soir peut être sympa… En pêchant à peine plus décalé, Arthur touche encore 2 jolis poissons mais en met un seul au sec, ça commence à devenir intéressant!
Je me dis qu’il y a un truc à faire en pêchant les herbiers les plus décalés du bord. C’est parti pour de la prospection à la Mouse en lançant vers le large. Lucas et Arthur continuent à peigner la bordure et prennent quelques touches mais moi absolument rien pendant un bon moment. Jusqu’à LA touche. Une aspiration énorme, très loin du bateau, dès la touche je sais que c’est un gros brochet, aucun doute possible. Je le treuille et le poisson arrive au bateau, gueule grande ouverte et dans l’eau cristalline je le vois immense! Arthur a sauté sur l’épuisette et s’en occupe sans trembler, explosion de joie sur le bateau!
Le poisson est lourd, épais et fait 108cm. Il me procure un énorme plaisir, le prendre en fin de journée, avec 2 amis sur le bateau, et en le cherchant spécifiquement c’est juste génial. Ce métré vient conclure une journée encore une fois absolument incroyable.
Jour 9:
Changement de lac, toujours en bateau. On trouve rapidement des perches et de petits brochets en bordure, mais l’activité est relativement lente. Lucas fait suivre un très beau poisson d’environ 95, collé au leurre mais il ne prend pas… et c’est au live qu’Arthur réussit à faire un joli 94, il sauve la journée! Les poissons ne se tiennent pas en pleine eau car on n’en voit quasiment pas au live, c’est dommage car ils sont très simples à prendre une fois trouvés…
On tente un changement de lac le soir, on prend une avalanche de touches en bordure à la frog, ca fait bien plaisir ! Nous terminons notre séjour chez Arctic Pike Heaven là dessus. C’était un vrai bonheur de retrouver Arthur et se faire 3 jours de pêche ensemble.
Jour 10:
Sur le retour jusqu’en baltique, on a bien envie de tester un nouveau coin. Après repérage sur maps, on tente une arrivée de rivière. Malheureusement, la zone n’est pas terrible et on prend des brochets seulement sur une petite zone de nénuphars bien marquée. On ne s’éternise pas et on décide d’essayer de faire un rapide coup du soir proche de la sortie de rivière que nous avons descendu 4 jours avant.
Avec Jessy (et son père une fois) on a déjà fait des très jolies pêches dans cette zone, mais c’est variable selon les années. La baltique ici est farcie de cailloux et est claire, ce qui est idéal pour la surface.
Rapidement, on voit que les poissons sont bien là et la taille très intéressante! Je peigne la bordure mais loupe beaucoup de poissons, qui tapent mal le
stick ou les
jerks. Dans le lot, il a plusieurs fish de 90/95, c’est bien frustrant tous ces ratés une fois de plus!
Lucas pêche décalé au swim pour taper du gros. Il prend peu de touches mais arrive à en concrétiser 2 et ce sont 2 jolis poissons autour de 90, le top sur une belle pêche au big
bait!
Nos 2 approches sont complémentaires et on prospecte vraiment bien, les touches s’enchainent et le plaisir est là
Au détour d’un lancer, Lucas m’alerte sur des bruits lointains, comme des “ploufs”. On regarde mais on ne voit rien. Puis, à mon tour, j’entends ces bruits, on dirait presque des chasses. En regardant plus attentivement, on voit des oiseaux qui tournent et il nous semble distinguer des éclaboussures sous eux. D’un coup de moteur, on décide d’aller voir ça de plus près!
En effet, ce sont des chasses! Lucas fait un premier lancer, on a hâte de savoir ce que c’est… il prend directement une perche de 40cm!
La suite est tellement incroyable que c’est dur de trouver les mots justes pour le décrire. Tout autour de nous, des grosses perches sont en chasse et les mouettes rieuses (pas sûr de l’espèce) en profitent. C’est un ballet totalement inattendu pour nous!
Le
jerkbait minnow est très efficace mais on n’a que nos cannes brochets, tant pis, on fait avec! Pendant plus de 2h, on vit un moment de folie, dans une lumière de clair de lune et de soleil couchant. Les poissons sont calibrés, tous autour de 35/40cm, c’est juste du délire! C’est le 14 juillet, et même à 3000km de la France, on voit un véritable feu d’artifice!
Les perches sont par petits bancs de 2 ou 3 individus et bougent très vite, on essaye de lancer sur la chasse dès qu’on en voit une car il faut vite dégainer.
On se pose sur un rocher pour faire quelques photos et tenter de les compter, on en a pris une soixantaine.
On est tous les 2 sur un nuage, complètement abasourdis. C’est peut-être le moment de pêche le plus incroyable de ma vie, parce qu’inattendu, parce que hors norme, parce qu’avec une lumière dingue, parce qu’en Suède, parce que partagé avec Lucas. Plusieurs fois, en pêchant, j’ai les larmes aux yeux, de bonheur et de plénitude. C’est l’instant parfait, celui dont on ne rêve même pas…
Nous arrêtons la pêche à 1h du matin, comblés…
Jour 11:
Pas besoin de préciser qu’on a bien besoin d’un bon dodo et d’une matinée off. On en profite pour se laver, faire un peu de sport et cuisiner.
C’est donc dans l’aprem qu’on démarre la pêche, proche de la zone de hier évidemment. Nous démarrons au brochet sur des spots de cailloux et les poissons sont bien là ! Debout sur mon float, je m’amuse à repérer les brochets avant de les pêcher, je rate tout mais c’est très fun
Sur ce début de session, le Salmo Sweeper fait des merveilles et déclenche des grosses touches comme celle ci:
Les touches sont régulières et la moyenne autour de 60/70 ce qui est bien correct. Quand le soleil commence à baisser, on refait la zone ou j’ai manqué les jolis la veille. Cette fois, les poissons se piquent et en 10 minutes, j’enchaine 3 fishs autour de 90 et surface, avec un magnifique 95 qui vient prendre mon whopper dans mes palmes, en bout de canne! L’eau est tellement claire que je vois souvent le fish suivre avant d’attaquer le
topwater, c’est dingue.
Une question nous turlupine depuis le réveil, les perches seront-elles encore là ? La météo n’a pas changé, donc on est plutôt confiants et cela se confirmera par la suite!
Cette fois, armés de nos cannes light, on prend un plaisir fou pendant les combats. La canne que j’utilise est une Fox TR 5/21g, couplée à un Prism 2000, ensemble très agréable et efficace.
Les perches sont très puissantes et on vit une soirée quasiment comme la veille! Il y a un peu moins de poissons, mais c’est quand même excellent!
On en prend à peu près à tout,
minnow, leurre à palette,
jig métal… et une fois la nuit bien tombée, c’est le
popper qui fait la différence et subit des attaques violentes!
Encore une fois, cette soirée restera gravée longtemps dans nos têtes. Merci la Suède.
Jour 12:
Retour sur notre spot du jour 3 ou nous avions ratés énormément de brochets, on a une revanche à prendre !
Cette fois, l’eau s’étant un peu réchauffée, on parvient à concrétiser plus de touches. Le
swimbait et les leurres à palettes fonctionnent bien (
spinner,
shad à palettes, chatter) et on fait une belle pêche entre les herbiers. C’est vraiment le top de pouvoir changer de style de pêche suivant les zones…
Quand le vent baisse, l’activité aussi et on reprend des suivis. Je prends 2 ou 3 jolis touches sur une slick Eel en 35cm puis Lucas trouve une pêche au Salmo Slider, leurre que j’adore particulièrement!
En peignant entre les herbiers, dans 3/4 m d'eau, je me fais stopper violemment. Le combat est musclé et le poisson essaye de partir dans les herbiers, mais j’arrive à le brider et à le glisser dans l’épuisette! Encore un magnifique poisson métré, en pleine forme, c’est juste exceptionnel de prendre un brochet comme ça au
jerkbait !
Au même moment, Lucas tape aussi un joli fish, autour de 90, et on en profite pour se faire de jolies photos.
Jours 13/14/15:
Je vais faire plus court pour la fin car on fera 2 pêches rapides, une sur la rivière, peu concluante et une en lac dans le sud de la Suède avec l’objectif gros, mais on n’a pas réussi. Il nous reste donc un sacré trajet qui se fera sans encombre, comme toujours.
Ce pays m’avait beaucoup manqué. Ses poissons évidemment, mais aussi ses habitants, ses paysages et ses lumières. On a réussi quasiment tout ce qu’on a tenté. La connaissance des spots, des techniques et stratégies payantes en Laponie et le partage de spots avec Quentin et Maxime nous ont permis de nous régaler pendant 15 jours!
C’était incroyable de partager ça avec Lucas et lui faire découvrir la Suède. Je crois qu’il a chopé le virus lui aussi…
A l’année prochaine
Les impressions de Lucas, qui a eu envie d'écrire quelques lignes lui aussi!
4 juillet, 13 h, nous y sommes, nous prenons enfin la route. Aussi étrange que cela puisse paraître, chaque km parcouru est savouré. Boissons énergisantes, musique à fond, nous revoilà revenu 10 ans en arrière lorsque, chacun de notre côté et au lendemain de nos 18 ans, nous partions pour nos premières vacances entre potes dans le Sud. Le but n'était pas le même, mais il y avait en nous ce même ressenti, la liberté bien que la route était encore longue. Une douzaine d'heures de route plus tard, nous arrivons enfin en Suède. Notre trajet est loin d'être fini, mais nous y sommes, enfin. Première nuit dans la tente, une paire d'heures de sommeil et reprise du volant à l'aube le lendemain. L'objectif de pêcher même pas 24h après avoir quitté la France va se concrétiser. La suite, Antoine vous l'a expliqué merveilleusement bien.
Quasiment 24h après notre départ, les corps fatigués par le trajet, mais avec l'envie d'en découdre nous faisons nos 1ers lancers. Sous une pluie battante, dans un cadre de rêve, nous ressentions enfin ce dont on était venu chercher. Même si je m'y étais préparé, je n'ai pas mis longtemps à me rendre compte du potentiel qu'il y avait ici. Les touches se sont enchaînées pendant plusieurs heures et, déjà, nous avions eu l'impression que le temps s'était arrêté. S'en est suivi un long périple pour rejoindre la Laponie où nous resterons tout le séjour.
Les jours de pêche se sont ensuite enchaînés. Chaque matin, au moment de prendre notre café, nous nous demandions quels souvenirs nous allions bien pouvoir créer aujourd'hui. C'était la seule chose à laquelle on pensait. Difficile à croire tellement nous sommes tous constamment surchargés cognitivement. Ici, nos esprits se sont vidés naturellement comme pour laisser place aux nombreuses anecdotes que nous vivions chaque jour. Un nouveau chapitre de notre aventure s'écrivait chaque jour sans que nous sachions ce qu'il allait bien pouvoir raconter. Sur nos 2 embarcations de fortune pour certains, nous partions chaque jour à la découverte de nouveaux endroits plus incroyables les uns que les autres en quête de se fabriquer nos souvenirs.
Loin du tumulte de nos vies respectives et des sentiers battus, nous avons arpenté chemins perdus et autres routes désertes à travers l'immensité de la nature suédoise. Aux milieux de ces grandes étendues de forêt entièrement préservées, une multitude de lacs et de rivières reflétaient le ciel aux 1000 couleurs que peut offrir la Suède à cette époque. Nous étions comme dans un musée. Les crépuscules interminables étaient un nouveau tableau que nous découvrions avec la même fascination. Souvent sur l'eau encore à ce moment-là, le temps semblait littéralement s'arrêter. Quand ces instants étaient en plus assaisonnés d'actions de pêche fantastiques, la cerise était posée sur le gâteau. Nous avions le sentiment d'être exactement là où nous devions être à ce moment-là. Les deux soirées qu'Antoine vous a racontées sur la pêche de perches sur chasse jusqu'au milieu de la nuit en sont la parfaite illustration. Pas de poissons record ces soirs-là, mais un souvenir qui nous marquera pour toujours. C'était un parfait mélange de plusieurs éléments et nous en avons bu la solution jusqu'à la dernière goutte pour qu'elle puisse nous enivrer jusqu'à la fin de nos jours.
Plein d'autres souvenirs se sont créés durant ces 15 jours. Sans compter les moments de pêches inoubliables, les rencontres inattendues ont, elles aussi, ajouté du relief au voyage. Cannes en main et jambes dans l'eau, nos yeux étaient n'étaient pas seulement rivés sur l'eau. Nous le savions avant de venir, mais les trésors que pouvaient nous offrir la Suède ne se trouvaient pas que sous nos jambes. Chaque instant sur l'eau était aussi un moyen d'observer, dans leur environnement, une multitude d'espèces d'oiseaux aquatiques présentes ici. Les canards, les oies, les grues...Tous ont eu raison de notre curiosité.
Pas une seconde ne passait sans que nous ne soyons émerveillés par la faune et la flore qui nous entouraient. Pendant 2 semaines, nous étions en immersion totale dans un environnement totalement préservé. Le temps était suspendu. Comme une parenthèse de notre année, ce voyage nous a encore prouvé que loin du tumulte de nos vies quotidiennes, nous nous sentions plus que jamais à notre place. L'impression de liberté que l'on avait est indescriptible. Le bruit du monde laissant place à la douce mélodie de l’eau qui coule, de la forêt qui chante, la partition de cette symphonie du silence était écrite par le vent, interprétée par les oiseaux, ponctuée par l'éclaboussure d'un poisson.
Nous avons beaucoup pêché, rigolé et parcouru énormément de kilomètres, mais nous repartons avec le sentiment du devoir accompli. Celui de s'être créé des moments de vie inoubliables et d'avoir touché au bonheur, le vrai. La Suède avait marqué Antoine dès son premier voyage, elle en a fait de même avec moi. Fatigués mais heureux, nous quittions ce pays emportant avec nous des souvenirs que le temps ne pourra effacer, en nous faisant une promesse : nous reviendrons.
Merci de nous avoir lu ! Dernière modification par savageman: 6 oct 2025 - 14:11_________________
La pêche n'est pas une passion, c'est une philosophie.
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