Réveil à 10h du matin, avec la casquette de plomb. « Purée, la teuf qu’on a fait hier soir, trop d’la balle » s’exclame notre jeune ami, la bouche pâteuse et l’œil embué. Un petit déj rapide avec quelques corn flakes en regardant MTV, et hop, il enfile sa tenue ultra moderne du parfait
pêcheur-aux-leurres-
no-killiste, gilet de pêche dernier cri avec les écussons des marques de
leurres japonaises à la mode, casquette et
polarisantes, c’est qu’il ne s’agit pas de paraître pour un bleu.
10 mn de voiture en 205 GTI customisée, et le voilà au bord de l’eau, un superbe étang privé rempli de bass paraît-il, c’est ce que lui ont dit d’autres luremen sur le forum Bassigan. 40 euros vite payés au garde, et à nous les diables verts !
Il déballe rapidement sa boîte Plano avec ses innombrables leurres à 25 euros pièce, rutilants comme des sous neufs, et ses
leurres souples dernier cri,
achetés chez Bass Pro et reçus au bout de 6 mois, mais c’est cool d’acheter aux States.
« Voyons voir, c’est quoi déjà celui là ? Ha oui, un
senko de chez
Gary couleur watermelon red il m’a dit le Fil, il paraît que c’est méga top ! Bon, j’le monte en
texan weightless avec un widegap ou en texposed avec un offset ??? Bon sang, j’aurais du leur demander comment ça se montait ces trucs là, mais j’ai pas voulu demander, on a sa fierté quand on est un real lureman ! »
La
casting Zenaq bien en main, qu’il a acheté à crédit après son job à la Poste de l’été dernier, il s’approche de l’eau, le torse bombé et les polarisantes sur le nez. Mdr, y’a un
vifeur sur le meilleur poste, juste là où il y a un arbre mort immergé !
« Bonjour » dit le vifeur.
« Salut » dit le lureman.
« Alors, vous attrappez des poissons avec votre attirail là ? » dit le vifeur.
« Ben ouais man, moi j’suis un vrai pêcheur aux leurres en no-kill, j’pêche que l’bass en
casting, toi c’est pas d’la pêche que tu fais, tu penses qu’à remplir ton congelo ».
Laissant le vifeur estomaqué, notre lureman repart, la satisfaction du devoir accompli d’avoir ainsi fait avancé la pêche moderne.
10 m plus loin, il effectue quelques lancers. Tout y passe,
skipping, flipping, skipping, twitching, ha tous ces mots en “ing”, quelle classe quand même ! Emporté par son élan, il lance un peu trop fort et, après une belle perruque, le leurre vient s’accrocher dans une branche sur la rive d’en face. MDR !!!!! Faut surtout pas que le vifeur voit ça, surtout qu’en plus il commence à y avoir du monde, des promeneurs, même des carpistes qui commencent à rigoler doucement derrière leurs rod-pods. Ha non, pas eux !!! Après avoir pété son fil et dis au revoir à son leurre accroché comme une guirlande dans l’arbre, notre ami refait rapidement le chemin inverse et lâche en passant à côté du vifeur « P’tain, c’est nul ici, y’a même pas de bass, rien que des serpillères et des carpes, j’me casse, j’vais boire un coca et retrouver les potes sur Bassigan ».
A lire:
Vingt-quatre heures dans la vie d'un vifeur
Auteur initial :
rca | 25 fév 2004
Révision courante :
achigan | 18 nov 2009
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