Il y a deja enormement de posts sur l'Irlande et la Suede ds ce forum, alors j'ai hesite par peur de ne rien apporter de nouveau ou de rester a un niveau trop pratico-basique...ms bon je me lance. Attention post treeees long a lire pour tuer le temps ...
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Pourquoi écrit-on un C.R. après une partie de pêche ? Pour partager bien-sûr, mais aussi pour continuer à vivre un peu l’aventure et à rêver en se remémorant les meilleurs moments, en échafaudant des théories infaillibles ‘pour la prochaine fois’…Je ne souhaite soulever aucune polémique en publiant ce petit comparatif personnel et subjectif: tout ceci ne concerne que mon expérience très limitée, et je suis convaincu que beaucoup de pêcheurs ont vécu exactement le contraire. Blekinge n’est qu’un archipel parmi les milliers de kilomètres de côtes et de lacs en Suède. Idem pour le Lough Erne et l’Irlande. Idem aussi pour les loueurs d’hébergements et d’embarcations : les formules sont infinies. Et puis tout change au fur et à mesure des année...
Intro
Ayant tâté de l’Irlande dans la 2e moitié des années 90 et malgré mon peu d’expérience à l’époque, j’en avais tiré 2 conclusions. D’abord qu’il était en effet beaucoup plus facile d’y capturer du brochet en eaux « publiques » qu’en Belgique. Mais aussi que c’était déjà la fin de la grande époque, suite au pillage des viandards du continent. En ces temps-là, la population et les autorités locales considéraient encore le brochet comme quasi-nuisible car mangeur de leurs poissons chéris : truites et saumons. Le ‘coarse fishing’ (par opposition au ‘game fishing’ : pêche sportive…sous-entendu des salmonidés) n’avait donc guère la cote auprès des autochtone et penser que les Irlandais classaient la pêche au brochet dans les disciplines non-sportives était vraiment étonnant.
J’ai ensuite connu une longue période beaucoup moins halieutiques et c’est au milieu des années 2000 qu’un ami a attiré mon attention sur une nouvelle destination en plein boom esoxistique : la mer Baltique en Suède. Aussitôt dit, presqu’aussitôt fait, nous voilà en train de taquiner le bec ds les archipels de Blekinge et, plus tard, ceux de Västervik. Et là une seule conclusion : il y a beaucoup, beaucoup plus de brochet qu’en Belgique ! Ah oui, et aussi : les espaces sont énormissimes et la moitié de l’expérience acquise en eaux douces est inutile en mer Baltique. Il faut y oublier le concept des brochets territoriaux bien postés, c’est le royaume des brochets nomades. Leurs déplacements sont liés à de multiples facteurs et toute la finesse de leur pêche consiste à comprendre ces facteurs (vents, nourriture, température de l’eau, fraie, etc).
Quelques années et pas mal d’expérience plus tard, dans les années 2010, voilà que resurgissent des récits de cartons pleins en Irlande. Internet aidant, les nouvelles vont de plus en plus vite et nombreux sont les blogs et articles sur les gros brochets de la verte Erin. En même temps, les destinations les plus connues sur la Baltique semblent enregistrer un certain essoufflement. Aussi, quand un autre ami me propose de l’accompagner en Irlande, où il a fait de très belles pêches depuis quelques années, je m’empresse d’accepter !
Vous l’aurez compris, je privilégie les destinations où il y a moyen de se débrouiller correctement par ses propres moyens : avec l’aide des qqes contacts locaux, mais sans passer par des agences. Ayant testé ce que je considère comme une arnaque à Västervik via World Predator Tour en 2008, je ne suis pas prêt à remanger de ce pain-là ! La moindre seconde de prestation est facturée à prix d’or, ce qui ne correspond pas du tout avec ma vision de la pêche-tourisme. 250 couronnes (diviser par 10 pr convertir en €) pour un coup de lime sur l’hélice --pas deux, littéralement un mouvement du poignet aller simple !!--, ça me fait tout de suite pêcher moins relax et ça me donne l’impression de me faire traire comme une vache à SEK. Et j’ai les memes echos venant de compagnons de pêche fiables concernant certains centres bien connus sur l’Erne: l’essence se monnaie au prix fort, les vifs sont vendus bien cher, horaires stricts, taxi hors de prix, etc etc. Ces gens sont a 100% dans le commercial. Donc : Vive la debrouille !
Comparatif...perso
Voici donc mon ressenti, sous forme d’un match en 10 rounds, de la pêche du brochet en barque/bateau en Suède (archipels de la Baltique) et en Irlande (lough Erne, affluents et annexes).
Bien-sûr, certains critères sont plus subjectifs que d’autre et tout dépend des formules de séjour retenues. Il y a, par exemple, aussi des lodges spacieux en Suède et des bateaux puissants en Irlande…ms peut-etre pas ds les mêmes gammes de prix??
Round 1 : les préparatifs depuis la Belgique
Pour moi, il n’y a pas photo, la Suède, accessible en 10h de voiture gagne haut la main. Aucune limite de matériel, ni de poids. Possibilité d’emporter des plats préparés et quelques boissons ‘remontantes et isotoniques’ (bières, vins…) pour gagner du temps. Confort de son propre véhicule sur place, pas de tracas de voitures de locations et leurs éternelles arguties sur une griffe par-ci ou un éclat par-là. Conduite du ‘bon’ cote de la route. Aucune contrainte d’horaire. Et, last but not least : coût très nettement moindre que l’avion, surtout à 2 ou 3 pêcheurs par véhicule. A titre indicatif, sur base de trois personne, coût du voyage uniquement, Suède = entre 100 et 150€/personne suivant le ferry choisi, même en réservant a la dernière minute. Irlande = environ 400€/pers pr le trajet jusqu’à l’aeroport, l’avion, les baguages et la voiture de location. Il est possible de trouver des vols un peu moins chers en s’y prenant de nombreux mois à l’avance….si la flexibilité professionnelle le permet. Il y a moyen aussi de se débrouiller sur place avec des taxis, mais je préfère le confort et la flexibilité d’un véhicule dispo a tout moment, pour une sortie, les courses ou pêcher un autre lac, un autre archipel ou une autre rivière si le besoin ou l’envie s’en font sentir.
Sweden one point
Round 2 : le voyage
Au temps total de porte à porte, l’Irlande l’emporte, mais par un bien plus petit écart que ne le laisserait supposer le vol d’1h1/2 entre Bruxelles et Dublin. En effet, il faut se rendre à l’aéroport, s’y présenter 2h avant le décollage, attendre ses bagages à l’arrivée, réceptionner la voiture de location, conduire jusqu’au lodge. Au total, le lough Erne est à une bonne dizaine d’heure du milieu de la Wallonie. Blekinge en Suède est à 12h de voiture.
Irlande Train + avion : chaque gramme compte & horaires serrés.
Suède Monospace + coffre toit = embarquez ce que vous voulez et horaires relax
Question confort de voyage, une voiture confortable, des horaires flexibles et modifiables a volonté, la possibilité de s’arrêter quand on veut, tout cela contribue à me faire sentir en vacances dès le départ pour la Suède, alors qu’en Irlande je ne me sens en vacances qu’une fois arrive au lodge sans encombres, tant les horaires des avions, la méfiance des douaniers (essayez de leur faire comprendre qu’un échosondeur n’est pas une bombe et qu’un Zalt 19cm ne peut en aucun cas servir d’arme de poing, même sans ses hameçons…) et la circonspection des loueurs de voitures me semblent stressant. Match nul, donc.
Suède & Irlande : 1 point
Round 3 : le logement
On est face à deux pays à faible densité de population. On pourrait donc s’attendre a beaucoup de m2 des deux côtés et pourtant ce n’est pas le cas. Dans une incompréhensible logique ‘Ikea’, les Suédois passent leurs vacances dans des chalets minuscules alors qu’ils disposent de tout l’espace et de tout le bois dont ils pourraient rêver. Mini chambres à 2x2 couchettes superposées, chalets unipersonnels qui ressemblent plus à des niches de chien qu’a des habitations…vilkommen til Sverige.
Niche pour chien ? Ou cabane unipersonnelle Suédoise de 4m2
Cabane 4 places ( !!!) pour géants suedois ou pour trolls? En Irlande par contre, j’ai profité d’un lodge exceptionnellement grand et confortable. Même en tenant compte du fait qu’il était au-delà de la moyenne, l’Irlande bat quand même nettement la Suède dans ce round. Petite parenthèse concernant le logement en Irlande : chaque ville ou village traversés lors de notre trajet Dublin-Cavan en septembre 2013 montre clairement que la bulle immobilière irlandaise a éclaté depuis le début de la crise économique en 2008. Un nombre incroyable de maisons sont à vendre… Idem en avril 2014. Le ‘tigre celtique’ est bien mort. Qui veut acheter un petit lodge en Irlande pour le prix d’un chalet en Ardennes?
Lodge grand luxe sur l’Erne
Irlande : 1 point
Round 4 : l’accueil
Accueil poli et distant en Suède, bienvenue chaleureuse en Irlande, les bons vieux clichés ont leur raison d’être ! Au bout de qqes temps, les Suédois se dégèlent un peu mais il reste toujours une barrière nette entre les locaux et les étrangers. Rien de tout cela en Irlande et c’est tant mieux.
Quant aux soirées dans les pubs, les deux pays ont leurs avantages et dans les deux cas il serait dommage de ne pas aller boire un verre le soir ! Ambiance cool & familiale en Irlande, faune locale de blondes imbibées digne de National Geographics, en Suède les vendredis et samedis soirs.
Guinness vs Carlsberg ? (je sais c’est danois) Ex-aequo. Whishey vs Akvavit ? Vive l’Irlande !
Irlande : 1 point
Round 5 : les bateaux et le matériel
D’un côté, l’Irlande et ses lough boats longs, lourds et sous-motorisés par de ridicules 8 ou 9.9cv. Et j’ai vu beaucoup de bateaux de grands centres de pêche qui n’étaient autre que de minuscules barques de loisir de 4 ou 5cv, bonne chance. On y trouve aussi bien-sûr des
bass-boats 30 ou 50cv…ms les tarifs s’envolent. Dans les lough boats de notre formule, il n’y a aucun rangement, la nourrice se balade au fond du bateau, commande à barre franche, pas de trim électrique, pas de pompe de calle, pas d’ancre valable, pas de moteur électrique, des moteurs thermiques mal entretenus… Le minimum syndical et encore, pas des plus récents. L’explication que j’ai entendue : étant en eaux douces européennes, l’Irlande est sujette au permis pour les embarcations de plus de 10cv. Vrai ou faux ? En tous cas c’est bien dommage, car même si on possède ce permis, les loueurs ne proposent pas de motorisation décente
à des prix vraiment démocratiques.
Lough boat, fin, long mais plus stable qu’il n’y parait. Et assez spacieux. Il leur manque cependant : 10cv en plus, des rangements, un volant, du confort…dur-dur à.p.d 4 bft.
Master russe indestructible en alu ou solides barques marines...minimum 25cv dans tous les cas chez les descendants des marins Vikings…5 bft ne les effraient pas. J’ajoute ici un petit paragraphe concernant le matériel de pêche. Bien qu’on soit à l’heure des achats en ligne, j’éprouve toujours un certain plaisir à rendre visite aux détaillants locaux pour découvrir du matériel moins courant chez nous. La Scandinavie jouit ici d’un avantage absolu sur l’Irlande car elle héberge quelques marques de renommée mondiale (Rapala, Savagear, Strike Pro, Zalt, Abu Garcia, Westin et j’en passe…), et les nombreux magasins locaux fourmillent de nouveautés. C’est là-bas que j’ai découvert les Zalts, il y a bien longtemps, et d’autres
jerkbaits et leurres tout aussi excellents : « The Pig » hard ou soft, les « Hitman » et « Duke » de I-Fish, la gamme Westin avec ses « Jatte » et autres « Platypus », des coloris de Buster
Jerk introuvables en Belgique, les « Flakfish » et « Witch » chers à Markus ‘run & gun’ Zimmer, des spin-flies artisanales etc, etc. Même les moulinets sont déclinés en plein de couleurs originales. A l’attrait de l’inédit s’ajoute le confort de pouvoir acheter soit LE bon leurre du moment, soit du matériel de remplacement si nécessaire…Je ne sais pas si je suis le seul dans ce cas, mais mes moulinets ne se grippent, ou mes anneaux ne se décollent, ou ma boite de sleeves ne tombe dans l’eau que quand je suis en voyage de pêche a >1000km de chez moi… Qui plus est, les tarifs suédois sont plus que concurrentiels par rapport à ce qu’on trouve en Belgique et en France car il n’y a pas de distributeur intermédiaire.
Designed in Sweden. Westin, Ifish, Zalt, Spoket, Abu …et je ne parle meme pas des Buster Jerks, XBusters, Big Bandits et autres 4play plus repandus sous nos latitudes Suede : 1 (très gros) point
Round 6 : la navigation
Quelles étendues d’eau !!! Rien de commun avec ce qu’on peut trouver chez nous (disons Belgique / nord France / sud Pays-Bas)... Qu’il s’agisse du labyrinthe d’îles, de chenaux, de rivières, de baies, et de ‘lacs’ du lough Erne ou des archipels infinis de la Baltique, qui comportent encore 10x plus d’îles, baies, hauts-fonds, fosses, ports, etc, le dépaysement est total et le plaisir aussi.
La navigation est relax et sans risques en Irlande, tout est bien balisé et les écueils sont rares. En Suède par contre, il faut réellement être prudent. L’eau a beau être saumâtre, on est en mer. Les rochers sont omniprésents et une carte maritime détaillée est un minimum vital pour éviter ces champs de mine. Un GPS avec carte marine précise (Eniro, Navionics) est fortement conseillé pour la tranquillité d’esprit du pilote. Gare aux hélices, les fonds varient brusquement, le niveau d’eau change constamment et les rochers affleurants sont souvent difficiles à repérer. Avoir des gilets de sauvetage dans le bateau me semble une bonne idée théorique, même si je ne les ai jamais portés. En Irlande, ils servent juste de coussin…
Dans les deux pays, le vent peut forcir et corser sérieusement les choses. Consultation des prévisions météos obligatoire avant le départ.
Difficile de départager deux styles complètement différents. Les aventuriers préfèreront la Suède, ceux pour qui la navigation n’est qu’un moyen d’aller lentement mais surement du spot A au spot B préfèreront l’Irlande…à condition d’être très patients avec ces petits 8 ou 9.9cv poussifs. N’étant pas d’un naturel très patient, je préfère le style suédois. Je vote en faveur de la Suède mais c’est une question de style.
25cv, déjaugé… à trois costauds
8cv à fond …à deux Suède : 1 point
Round 7 : sites et spots de pêche
Tous les superlatifs s’appliquent aux deux pays. C’est le rêve pour les pêcheurs de carnassier (et les autres aussi d’ailleurs). Que l’on considère les roselières des bordures, les baies pleines de végétation, les gouffres, les fosses, les îles, les plages, les pontons…rien ne manque. Toutes les techniques sont envisageables dans les meilleures conditions…en fonction justement des conditions météo.
Fonds tourbeux, fosses et ruines celtiques
Rocs, rocs, rocs… Alors que la topographie suédoise est toute en roc, celle de l’Irlande est toute en tourbe. Les pêches a ras du fond sont donc facilitées en Irlande. Par contre un encrage stable y est plus difficile… à moins d’avoir un poids très lourd. Je serais bien étonné si un pêcheur pouvait donner objectivement ce round à l’une ou à l’autre des destinations.
Suède & Irlande : 1 point
Round 8 : la pêche
Encore une fois, tout ou presque est possible des deux côtés. Les brochets, ainsi qu’une foule d’autres poissons, sont présents en masse.
L’Irlande semble avoir reconstruit un meilleur potentiel de poissons trophées, ou peut-être cela est-il simplement dû à une moindre mobilité des poissons dans des espaces quand même plus restreints ? Je ne pense pas que cela puisse être dû à une pression de pêche moindre, ni à une meilleure gestion du cheptel puisque les 2 pays encouragent le no-kill. La pêche aux appâts (poisson obligatoirement mort en Irlande) est plus productive en Irlande, tandis que, curieusement, seuls les leurres semblent fonctionner dans la Baltique. J’ai déjà vu des poissons suivre mon leurre et passer à côté d’un beau hareng frétillant sous une canne à vif, sans même y prêter attention. Etrange… A moins qu’il s’agisse seulement d’un manque de persévérance de ma part dans cette technique qui ne me m’enflamme guère? Etant plutôt porté à la traque mobile qu’a l’insistance sur un seul poste, j’ai toujours privilégié la recherche de poissons actifs après quelques lancers. Sur des poissons hyper-mobiles et dans un archipel ou les conditions météo peuvent varier d’un poste à l’autre comme en Suède, cela m’a toujours mieux réussi : mieux vaut passer 5 minutes sur 120 spots que deux heures sur 5 spots. En Irlande, par contre, la gratte s’est avérée payante. Mais n’ayant qu’un point de référence automnal pour l’Irlande, ma comparaison est sans doute tronquée car il parait que les poissons de printemps réagissent fort bien aux leurres et que le
power fishing peut être très efficace aussi. Dans les deux cas, l’insistance sur les endroits productifs est une bonne idée car les doublés et même les triplés ne sont pas rares. Les brochets sont plus grégaires et moins territoriaux que dans nos eaux. Et dans les deux cas aussi, les suiveurs et les short-bites sont monnaie courante, créant une belle atmosphère de défi pour le cerveau des pêcheurs.
J’ai connu des jours difficiles dans les deux pays, et encore une fois, je ne vais pas baser mon appréciation sur un seul séjour irlandais récent, même si ce dernier s’est solde par 3 jours capot sur 7 pour un de mes condisciples et moi-même. Les deux endroits sont aussi parfois sujets à des frénésies. Ce n’est donc pas sur le résultat de la pêche que je pourrais les départager. En fait je devrais même dire « les pêches » car toutes sont possibles dans les deux pays. Il n’est pas si rare de prendre un beau salmonidé sur un
jerkbait destiné au brochet…ou un gros brochet sur une cuiller destinée aux truites. Les poissons blancs pullulent des deux côtés et de très grosses bourriches sont possibles. Seules les espèces marines sont l’exclusivité de la Suède – enfin ceci s’entend si l’on reste sur le même plan d’eau, car les côtes irlandaises sont très poissonneuses aussi. Disons que prendre une orphie ou un cabillaud dans un lough irlandais est impossible. Les énormes ides mélanotes, les orphies et même parfois les grosses brèmes s’invitent parfois à gouter les leurres du pêcheur suédois, par la bouche ou par le dos…mais cela n’est pas forcément une bonne surprise. Autre caractéristique commune : hors période de fraie, les bordures produisent une majorité de sifflets, les gros étant postés sur les cassures entre le profond et le moins profond.
La robe des brochets est splendide en mer Baltique.Et quelle défense !
Ceux du Lough Erne sont un peu plus ternes, mais leur défense est tout aussi spectaculaire. Arrière-plan de hauts-fonds et de rocs d’un côté, grandes baies et fosses profondes de l’autre. La défense des poissons est nettement supérieure à celle de nos brochets belges. Mon plus gros bec suédois (1m06 seulement) a remorqué une barque de 4m avec 3 personnes à bord pendant 10 minutes. Quant aux pikes irlandais, ils se laissent venir assez docilement jusqu’à la proximité du bateau, mais une fois qu’ils ont vu la coque ou le pêcheur, ils semblent pourvus d’une énergie infinie et les coups de sonde alternent avec les chandelles du plus bel effet. Il faut dire que j’ai rarement pêché très loin du bateau en Irlande où on repérait les fosses au sondeur, au contraire de la Suède, ou mon plus grand plaisir est de piquer un poisson à 30m ou plus de l’embarcation. Force et spectacle sont donc au rendez-vous dans les 2 cas et elles surprennent le pêcheur habitues aux eaux belges. Les combats ne sont jamais gagnés d’avance et un matériel très solide s’impose dans les deux cas, sans aller jusqu’à nuire au confort de pêche, à la sensibilité (pour détecter les touches) et à la souplesse (pour éviter les décrochages). Exit le matos mer ou silure ! Mais exit aussi le nylon 25/100 pr l’etang du coin ou les agrafes faiblardes. Tandis que les fonds propres de l’Irlande autorisent un freinage progressif, les rochers suédois obligent souvent à brider davantage. Gare aux décrochages ou aux casses.
94 cm de muscles irlandais qui s’envoient en l’air. Les Owner tiennent bon. J’avais pensé ajouter un paragraphe sur les scores réalisables et réalisés…ms au vu de ma seule session irlandaise ou mon compteur et celui d’1 de mes deux acolytes n’a guère dépassé 10 prises/ semaine, je vais me limiter à confirmer, sur base de mon expérience et de celle de témoins dignes de foi, que lors d’une semaine ordinaire, une moyenne de 10 poissons par bateau par jour à deux est un score correct mais pas exceptionnel. Qui oserait rêver de cela en eaux publiques belges ? Prendre des gros sujets (m+) est possible sur une plage calendrier plus large en Irlande car les poissons n’ont pas la possibilité de comportements pélagiques comme leurs homologues suédois, ces derniers suivant les bancs de harengs en pleine mer entre la mi-juin et la mi-septembre, et qui plus est, l’Irlande subit beaucoup moins le gel que la Suède. Il est donc encore possible d’y pêcher en hiver. Par contre je me suis laissé dire que la période estivale était ‘moins pire’ en Suède. En effet, la nature tourbeuse des fonds irlandais impliquerait une augmentation de l’acidité de l’eau dès que sa température grimpe, rendant les brochets apathiques en été. Les blogs des
guides semblent confirmer cette théorie également.
Donner ce round dépend des gouts et des styles de pêche… et peut-être aussi de la période de l’année. Je préfère les pêches exclusivement aux leurres, durs si possible, en prospection rapides et mobiles et donc la Suède me convient mieux. Mais j’ai tout à apprendre des pêches plus lentes. Et puis le printemps en Irlande a la réputation de bien convenir à des techniques plus actives. Vivement que je vérifie ça.
Suède & Irlande : 1 point
Round 9 : budget
Comme évoqué plus haut, c’est le cout du transport qui fait la différence. A 3 pêcheurs tout compris (voyage, nourriture, matériel, permis, logement, bateau, essence, boissons, pub, resto, etc, etc), la Suède est faisable pour 750eur/semaine, tandis que l’Irlande frôle la barre des 900 euros. La différence absolue n’est pas énorme, ms cela fait quand même près de 20%.
Suède : 1 point ..qui peut dépendre du nombre de personnes
Round 10 : préférence personnelle
Il me manque un peu de recul pour trancher. La pêche automnale des fosses en Irlande ne correspond pas à mes habitudes de traqueur…mais en voyant l’exemple de notre mentor du séjour, je me rends compte qu’elle peut être gratifiante pour les pêcheurs patients qui insistent jusqu’à faire craquer les brochets. Chapeau bas ! Reste que la pêche au poisson-appât (mort posé / trainé / manié, mort dérivant, tirette, fireball) n’est vraiment pas ma tasse de thé. Je sais qu’elle est efficace et ce fut mon sauve bredouille en Irlande cet automne, mais pour moi, le plaisir de faire mordre un poisson sur un leurre choisi avec soin et manié avec imagination est bien plus satisfaisant que d’espérer la plongée d’un flotteur réglé á la bonne profondeur avec l’appât idoine. Même si les deux destinations peuvent bénéficier d’eaux très claires, le fond tourbeux et sombre des loughs ne permet pas une pêche aussi visuelle que les eaux cristallines de la Baltique. Personnellement, rien de tel que la montée d’adrénaline provoquée par une belle attaque en surface d’un brochet que j’ai vu monter sur mon leurre ‘shallow’ par 2m de fond. Cela crée des images plus belles et plus durables dans ma mémoire. Dans l’attente d’une deuxième expérience Irlandaise printanière aux leurres en avril 2014, je réserve mon vote entre les 2 destinations. Ce qui est certain, c’est qu’elles offrent toutes les deux beaucoup plus de touches qu’en Belgique et que le dépaysement vaut le détour.
Suède & Irlande : 1 point
TOTAL : Suède 8 points – Irlande 6 points
Pêche au sondeur sur les abords des grandes fosses dans les lough, en pleine eau : bcp moins visuel, mais néanmoins très subtil
Les eaux cristallines de la Baltique rendent les touches á vue exaltantes. Power fishing moins subtil.
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