Les pollutions :
Le lieu est très particulier car d'accès peu aisé derrière une zone d'activités close. Bien peu, voir pas de pêcheurs du tout car il y a tellement mieux partout ici. Le coin est cependant très riche en truites (surtout petites mais aucune de remise depuis... 45 ans au moins
voir peut être jamais) et j'y ai vu trois frayères à saumons. Il y a pas mal de déchets divers dans l'eau et en dehors de l'eau...
- la première : vue le 10 janvier : sur la commune de Lampaul-Guimiliau dans la zone industrielle de Fromeur, l'équipe de bénévoles travaille dans le lit du gros ruisseau affluent de l'Elorn où, préalablement, j'ai fait une reconnaissance des frayères et des secteurs susceptibles d'être favorables où on évite bien sûr de marcher.
On est tombé sur une buse d'eau pluviale où l'eau qui sortait n'était visiblement pas entièrement d'origine pluviale car elle était bien grise et sentait fortement l'égout. L'odeur était si forte que deux gars ont du s'éloigner indisposés.
photos, déclaration à la mairie, au syndicat de bassin, à l'AAPPMA...
donc acquisition visuelle et olfactive sans mortalité constatée.
- la seconde, 200 m en aval de la première, toujours une buse d'eaux pluviales juste en amont du tunnel où le ruisseau passe sous une très grosse entreprise qui fabrique des installations en béton, deux unités produisant un béton différent et des voies ferrées (Paris - Brest). Sur les roches sous la chute et à l'arrivée au ruisseau, une concrétion de type calcaire (ici anormale car les eaux sont acides) ou ciment est bien visible. L'eau pluviale qui en sort est, ce jour là, normale. Pas de mortalité constatée.
photos, déclaration à la mairie, à l'AAPPMA, au syndicat de bassin, en même temps que la précédente.
Le lundi, après échanges téléphoniques avec le maire de Landivisiau, le directeur général des services, je suis retourné sur le site avec le chef des service technique de la ville, deux policiers municipaux et un technicien de la SAUR (responsables des eaux usées). Ce n'est que ce lundi 12 janvier que l'eau de la buse du bas laisse apparaître un écoulement d'eau blanche qui me paraît provenir de l'usine de béton car un des deux bétons élaboré est blanc comme lacouleur de l'écoulement constaté.
L'après-midi, le maire (Madame la Maire, j'ai du mal...) a organisé la visite de l'usine où j'ai passé la moitié de l'après-midi avec le directeur du site. Cette visite m'a mis le doute sur l'origine car les installations, les procédés, les méthodes de travail semblent exclure la responsabilité de cette usine à bétons. Pourtant...
Qui d'autre
Si le lundi, la pollution du haut avait un peu diminuée, eau de couleur moins grise et moins d'odeur, le mercredi matin, les deux (petites) pollutions qui étaient loin d'être spectaculaires avaient cessées...
L'odeur d'égout a diminué sans pour autant disparaître en haut et en bas, plus rien depuis... Cependant, j'ai trouvé un tuyau bizarre entre les deux, un tuyau de 5 cm de diamètre en gros caoutchouc rouge dans une buse d'eau pluviales de 30 cm
un peu plus bas encore, une ancienne vannes métallique (30 cm en laiton, acier...) bloquée plus utilisée mais à quoi a t-elle-servi
Là aussi, le signalement a été effectué et j'attends que l'eau baisse et s'éclaircisse pour constituer un dossier complet pour les communes concernées et le syndicat de bassin.
La collaboration des communes de Landivisiau et Lampaul m'ayant paru adaptée, comme aucune mortalité de poisson n'a été relevée, je n'ai pas informé la presse comme on le fait habituellement. c'était quand même bien moins spectaculaire que le lisier...
Moralité : il faut être présents partout
Les embâcles :
En aucun cas on ne coupe ou ne repousse des arbres qui ne sont pas déjà à l'eau, même pour constituer des caches à poissons. Ces arbres sont bien tombés naturellement. Il y a une bonne pente de ce côté où le bois privé (Bois appelé "de la Gare") est loué à une société de chasse. Le syndicat de bassin souhaite l'enlèvement de 10 embâcles par an. Pourquoi
Parce que de toute façon, l'eau va passer, en érodant les berges, parfois sur des terres agricoles. La terre emmenée par les eaux augmente la turbidité de l'eau consommée par 350 000 Finistériens dont toute la communauté urbaine de Brest, Guipavas, Landerneau, Landivisiau...
Même si la tendance est aujourd'hui de ne plus trop toucher aux embâcles et de stopper l'entretien des rivières auquel en conséquence il y a moins de deniers publics consacrés, on sait qu'elles favorisent l'envasement des fonds, ce qui est bien peu propices aux salmonidés.
Par contre, on peut parfois déplacer vers la berge dégradée et tenter de fixer ce qui n'est pas mort et a tendance à prendre racine au milieu du cours d'eau. Comme indiqué, cela protège les berges et crée des habitats favorables.
Sauf quand on ne maîtrise vraiment plus, cas récent d'énormes peupliers, espèce à éviter comme les résineux au bord de l'eau, tombés les uns sur les autres en deux lieux différents, on fait tout à la main sans jamais recourir à aucun engin lourd (parfois un cheval
).
Juste en amont de ces trois embâcles, on a laissé des arbres tombés qui ne posaient pas de problème et au contraire étaient favorables à la vie aquatique. L'eau est un peu ralentie mais le débit peut s'écouler de l'autre côté d'une petite île.
Moralité : ne pas laisser des entreprises ou des agriculteurs faire le job car ils vont tout détruire, arracher les souches, utiliser des moyens mécaniques,couper sans tenir compte de la faune et de la flore...
Dernière modification par Elorn29N: 3 mar 2015 - 14:43