On peut le regretter et avec le dérèglement climatique, nous serons ou pas (je serai mort) appelé à le regretter bien plus encore car tous les lacs ont tendance à devenir eutrophes. La tendance à l'envasement est évidente dans les secteurs d'arrivée des deux cours d'eau qui l'alimentent.
Cette tendance à l'eutrophisation va s'accélérer avec les projets agricoles en cours dont en particulier un élevage de 400 bovins et un méthaniseur en amont du lac dans les Monts d'Arrée. Un jour, c'est sûr, il y aura un accident. Il faudra stopper tout prélèvement d'eau... Or la raison d'être de ce lac est justement de constituer une réserve d'eau potable pour le Finistère Nord. Entre 300 000 et 370 000 personnes boivent ou utilisent son eau prélevée en aval dans l'ELORN en amont de Landivisiau et juste au dessus de Landerneau pour la plus grande partie qui alimente surtout Brest, Guipavas, Landerneau...
Nouvelles menaces aussi dans le secteur de Landivisiau avec d'énormes projets industriels : toujours plus d'eau prélevée et moins d'eau restaurée ou de moindre qualité...
Concernant l'eau potable, des interconnections de sécurité fonctionnent vers les Abers et vers Morlaix où l'eau est de moins bonne qualité.
L'AAPPMA avait suggéré de mettre en périmètre de protection tout le secteur de captage en amont du lac. Cela a été refusé au nom de l'économie.
C'est une connerie qu'il faudra assumer un jour pour les élus qui ont fait ce choix.
Ce réservoir artificiel d'une superficie de 110 hectares est alimenté par l'Élorn et le Mougau. Des aménagements permettent la pratique d'activités comme la voile, la natation (deux plages) et la randonnée sur les sentiers aménagés alentour. Pas grand chose pour la pêche, l'AAPPMA a demandé en vain un abri, lieu de rencontre, la mise en place de panneaux plus riches, une meilleure reconnaissance... Allez vous faire foutre bande d'écolos
de nuisibles
(qualificatif entendu en réunion publique il y a quelques années...)
La construction de ce barrage a été décidée après l'année de sécheresse exceptionnelle de 1976 où les débits au niveau des prélèvements d'eau potable ont obligé à édifier un barrage non permanent dans le secteur aval. Cette réserve a très rapidement été polluée ! Il a fallu tout ouvrir avec de gros dégâts sur la faune aquatique.
Le barrage, situé sur les communes de Sizun et de Commana, a été terminé en 1981, inauguré en 1982 par Gaston Defferre, ministre de l'Intérieur de l'époque. Il mesure 280 mètres de long et 30 mètres de haut. Il peut retenir 8,7 millions de mètres cubes d'eau.
Le barrage et les rives du lac sont gérés par le Syndicat de Bassin de l'Élorn, qui est un Établissement public territorial de bassin (EPTB).
Depuis décembre 2009, la retenue du barrage est équipée de turbines pour la production d'électricité. Bon à tout, bon à rien... Le jonglage pour les multiples usages a sans doute été une des raisons avec les intrants d'origine agricole de la prolifération des algues filameuteuses depuis 2010 puis de cyanobactéries à partir de 2012. C'est mieux depuis quelques années.
Ce lac est classé en grand lac intérieur et fait donc l'objet d'une réglementation particulière qui inclue, bien qu'il soit classé en première catégorie, une prolongation de la pêche jusqu'à fin octobre qui ne concerne que les pêcheurs à la mouche. Parmi les autres dispositions, hameçon simple, no-kill fario, 3 TAC max par jour et 50 max par saison, pas de vif, de pâte à truite, etc.
Le seul avantage de ce lac (pour la pêche) est d'avoir dans l'Elorn, un débit d'étiage relevé en août. Cela fait que certaines années, la pêche y reste excellente même pendant ce mois particulier pour nos activités. Un mois d'août frais et bien pluvieux reste quand même le meilleur...
INRA et IFREMER ont à l'époque estimé que la perte de productivité de tacons du fait de l'édification de ce lac était de 10 000. Ces poissons sont donc produits dans la petite salmoniculture placée sur un petit affluent de l'Elorn (Quinquis). Nous aurions préféré les voir produits dans la nature mais c'est ainsi et nous n'avons pas le choix. Du fait sans doute de la proximité avec la mer et du fait qu'il n'y ait guère d'obstacles à franchir et peu de prédateurs pour les géniteurs à part les cormorans et les loutres, nous observons de très bons taux de retour. Chasseur sous marin, j'ai quand même noté que nous avions de plus en plus de phoques en rade de Brest.
Les filets sont de plus en plus présents dans l'estuaire aussi... Une catas
Dernière modification par Elorn29N: 19 déc 2021 - 18:17_________________
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